L’essentiel et les points à retenir :
- Émile Zola est mort le 29 septembre 1902 à son domicile de Paris, à la suite d’une asphyxie par un gaz provenant de sa cheminée.
- La mort d’Émile Zola a été initialement qualifiée d’accident, mais a suscité des questions et des controverses.
- La cheminée de sa chambre était encombrée de gravats, ce qui a conduit à l’émission d’oxyde de carbone, entraînant la mort de Zola.
- Des spéculations sur la possibilité d’un suicide ont également émergé, mais la thèse de l’accident a été privilégiée.
- La mort d’Émile Zola a laissé place à des débats sur son héritage littéraire et son impact sur la société de l’époque.
La mort d’Émile Zola est survenue au matin du 29 septembre 1902 en son domicile du 9e arrondissement de Paris, au 21 bis, rue de Bruxelles, à la suite d’une asphyxie par un gaz survenue durant la nuit précédant la mort, issue d’émanations toxiques produites par sa cheminée. Immédiatement qualifiée d’accident, sa mort n’a cessé de soulever questions et controverses. Zola avait 62 ans.
Dimanche 28 septembre 1902, Alexandrine et Émile Zola rentrent de leur maison de Médan, près de Poissy, et retrouvent leur domicile parisien du 21 bis, rue de Bruxelles, dans le 9e arrondissement. Il fait froid, humide ; l’appartement sent le renfermé. La domestique a allumé dans la journée la cheminée de leur chambre. Elle semble mal tirer, mais personne ne s’en préoccupe. Après le dîner, le couple se couche. Le lendemain matin, la porte reste désespérément fermée. Elle est bientôt défoncée. Sur le lit, Alexandrine râle, inconsciente. Émile est allongé par terre, mort. La police et les médecins sont appelés, les premières constatations sont effectuées, tandis qu’Alexandrine est emmenée dans une maison de santé à Neuilly-sur-Seine. La cheminée est encombrée de gravats. La mort d’Émile Zola est due à l’oxyde de carbone, ce que confirme une autopsie pratiquée le 30 septembre. On connaîtra un peu plus tard, par le témoignage d’Alexandrine, le déroulement de cette nuit. Mais là n’est pas l’essentiel.
« Zola est mort. Est-ce par accident ? Est-ce par suicide ? On assure que c’est par accident. J’aime mieux cela. C’est un crime de moins dont il aura à répondre devant Dieu. Il a fait bien du mal à la France, dont il sacrifia le repos et la renommée aux satisfactions de son formidable orgueil. […] Toute une génération se corrompit à ses écrits d’une impudeur sans précédent. Zola ne s’est pas suicidé, paraît-il, soit, il n’en était pas encore là ; mais combien en ont eu assez de la vie, après avoir lu Pot-Bouille ! […] Il détruisit pour beaucoup l’idée de Dieu ; pour beaucoup d’autres, l’idée de patrie ; il voulut détruire pour tous l’idée de morale. »
Enfance et adolescence provençale (1840-1858) Émile Zola enfant avec ses parents, vers 1845.
Émile Édouard Charles Antoine Zola[1] naît 10, rue Saint-Joseph à Paris, le 2 avril 1840[4], de François Zola[5], natif de Venise, et d’Émilie Aubert, native de Dourdan. Son père, ingénieur de travaux publics, ancien officier subalterne italien, soumissionne la construction d’un système d’amenée d’eau potable à Aix-en-Provence depuis la montagne Sainte-Victoire. Il obtient le contrat le 19 avril 1843 et s’installe alors avec sa famille à Aix-en-Provence. La concession est signée en 1844, il crée avec des partenaires financiers la Société du canal Zola. Les travaux commencent en 1847. Il meurt de pneumonie le 27 mars 1847 après avoir dirigé la construction du barrage Zola à Aix-en-Provence[6].
Mais la vraie pépite de ce recueil collectif est signée Alain Pagès, coresponsable du centre d’études sur Émile Zola et le naturalisme, directeur des Cahiers du naturalisme, auteur depuis 30 ans de dizaines d’ouvrages sur l’auteur des Rougon-Macquart. Bref, rien de ce qui concerne Zola ne lui est étranger et le sérieux de sa plume est assuré. Or, voilà qu’il reprend l’enquête menée par l’illustre journaliste Jean Bedel. Dans différents articles (Libération en 1953, Le Quotidien de Paris en 1978) transformés en un livre paru en 2002, Zola assassiné, il avait démontré que l’asphyxie du rédacteur du célèbre article J’accusemort en plein sommeil le 29 septembre 1902 était tout sauf accidentelle et que la conduite de la cheminée de son appartement du 21, rue de Bruxelles, près de la place Clichy à Paris, avait été délibérément bouchée. « Tirage défectueux » : telle avait été la cause officielle du décès. L’enquête, après avoir procédé à un test – négatif – sur des animaux cobayes, avait conclu que les trépidations de la rue avaient obstrué le conduit avec des gravats. Curieux. L’investigation avait été vite bouclée pour ne pas rallumer les braises d’une affaire Dreyfus tout juste refroidies.
Émile Édouard Charles Antoine Zola (,[1][2] also ,[3][4] French: [emil zɔla]; 2 April 1840 – 29 September 1902)[5] was a French novelist, journalist, playwright, the best-known practitioner of the literary school of naturalism, and an important contributor to the development of theatrical naturalism.[6] He was a major figure in the political liberalization of France and in the exoneration of the falsely accused and convicted army officer Alfred Dreyfus, which is encapsulated in his renowned newspaper opinion headlined J’Accuse…! Zola was nominated for the first and second Nobel Prize in Literature in 1901 and 1902.[7][8]Émile ZolaSelf-portrait, 1902
A peine sorti de la bataille de l’affaire Dreyfus, Zola avait entamé plusieurs projets littéraires lorsqu’il meurt asphyxié le 29 septembre 1902. L’enquête conclut à un accident mais selon Henri Mitterand les présomptions d’un meurtre commis par un fanatique semblent aujourd’hui fondées.A lire en accès libre : « Les dernières heures d’Émile Zola », Henri Mitterand, L’Histoire n°269, octobre 2002.Consultez les archives issues de Retronews, le site de presse de la Bnf :Le Matin du 30 septembre 1902L’Aurore du 30 septembre 1902
L’affaire Zola, une mort énigmatique
La mort d’Émile Zola, le 29 septembre 1902, provoque une immense émotion. La presse nationale et internationale rend hommage à ce romancier de génie disparu à l’âge de 62 ans. Pourtant, le souvenir de l’affaire Dreyfus est encore vivace, et certains journaux, à l’instar de La Croix ou La Libre Parole raillent un « fait divers naturaliste » et vont jusqu’à lancer la rumeur d’un suicide… L’atmosphère est sous haute tension, au point qu’Alexandrine, la veuve de l’écrivain, déconseille à Alfred Dreyfus de se rendre aux obsèques qui ont lieu quelques jours plus tard, le 5 octobre. Il vient pourtant, et l’immense cortège où se pressent nombre d’ouvriers vibre au rythme de l’oraison funèbre écrite et prononcée par Anatole France.
Il faudra attendre un demi-siècle pour qu’un autre scénario prenne corps, et que la thèse de la mort accidentelle soit sérieusement remise en question par celle d’une asphyxie préméditée. Entre septembre et octobre 1953, un jeune journaliste de Libération (journal fondé par la résistance en 1941 et qui cesse de paraître en 1964), Jean Bedel, publie en plusieurs volets une enquête intitulée «Zola a-t-il été assassiné?». La série se base sur les révélations que lui a faites un pharmacien normand, Pierre Hacquin, qui relate s’être lié autrefois à un entrepreneur en fumisterie de Sarcelles. Ce dernier, un certain «M. Z.» dont il se refuse à livrer le nom, lui a fait cette confidence en 1928: «Hacquin, je vais vous dire comment Zola est mort. […] Zola a été asphyxié volontairement. C’est nous qui avons bouché la cheminée de son appartement.» Quelques semaines après s’être épanché, le fumiste est foudroyé par une crise cardiaque. Pierre Hacquin attendra plus d’une vingtaine d’années pour soulager à son tour sa conscience auprès de Jean Bedel. Et ce n’est qu’en 1978 que le journaliste révèle enfin le nom du ramoneur, Henri Buronfosse. Aucune preuve formelle ne viendra étayer son aveu, tardivement