L’essentiel et les points à retenir :
- Martinez Zogo, de son vrai nom Arsène Salomon Mbani Zogo, était un journaliste et animateur radio camerounais spécialisé dans la dénonciation de l’affairisme et de la corruption.
- Il est mort assassiné le 17 janvier 2023 à Yaoundé, dans des circonstances impliquant les responsables des services des renseignements camerounais, la DGRE, comme exécutants, et est considéré comme une affaire d’État.
- Le procès des accusés de l’assassinat de Martinez Zogo, pourfendeur de la corruption au sommet du pouvoir, s’est ouvert mais a été ajourné au 15 avril.
- Martinez Zogo était le directeur général de la radio privée Amplitude FM et animait une émission quotidienne, « Embouteillage », dans laquelle il dénonçait régulièrement l’affairisme et la corruption au Cameroun.
- Sa mort a suscité une vive émotion parmi les journalistes camerounais et a mis en lumière les dangers auxquels sont confrontés les professionnels des médias dans le pays.
Martinez Zogo, de son vrai nom Arsène Salomon Mbani Zogo, né le 29 septembre 1972 à Yaoundé et mort assassiné le 17 janvier 2023 dans la même ville, est un journaliste et animateur radio camerounais spécialisé dans la dénonciation de l’affairisme et de la corruption. Sa mort sous la torture, impliquant les responsables des services des renseignements camerounais, la DGRE, comme exécutants, est considérée comme une affaire d’État.
Devant les locaux d’Amplitude FM, au lendemain de la mort de Martinez Zogo, à Yaoundé, le 23 janvier 2023. DANIEL BELOUMOU OLOMO / AFP
Le procès très attendu de dix-sept accusés, à divers degrés, de l’assassinat au Cameroun du journaliste Martinez Zogo, pourfendeur de la corruption au sommet du pouvoir et supplicié par un commando militaire en 2023, s’est ouvert, lundi 25 mars, mais a été ajourné en fin de journée au 15 avril.
Un portrait du journaliste Martinez Zogo assassiné, à la radio Amplitude FM pour lui rendre hommage, dans le quartier Elig Essono de Yaoundé, le 23 janvier 2023. DANIEL BELOUMOU OLOMO / AFP
Prince Nguimbous ne cache ni sa colère, ni sa peur. Une affichette sur le ventre : « Si je parle, je meurs », il rend lundi 23 janvier un dernier hommage, comme une centaine de journalistes camerounais, à Martinez Zogo, enlevé et retrouvé mort, le corps mutilé.
Martinez Zogo était le directeur général de la radio privée Amplitude FM et animateur vedette d’une émission quotidienne, « Embouteillage », dans laquelle il dénonçait régulièrement l’affairisme et la corruption dans ce pays d’Afrique centrale dirigé d’une main de fer depuis plus de quarante ans par un même homme, le président Paul Biya, et son tout-puissant parti.Enlevé le 17 janvier par des inconnus dans la banlieue de la capitale Yaoundé devant un poste de gendarmerie, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit « Martinez », 50 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard. « Son corps a manifestement subi d’importants sévices », avait annoncé le gouvernement.
Enlevé à 50 ans le 17 janvier 2023 dans Yaoundé, Martinez Zogo a été retrouvé nu et sans vie cinq jours plus tard à EbogoImage : DANIEL B. OLOMO/AFP
DW : Cinq jours après, le 22 janvier, on apprend que très tôt le matin le corps a été découvert au niveau d’Ebogo 3, non loin de Soa, en banlieue de Yaoundé. Comment avez-vous appris le décès de Martinez ? Quand vous avez vu son corps qu’avez-vous ressenti ?
Arsène Salomon Mbani Zogo (22 September 1972 – 17 January 2023), better known as Martinez Zogo, was a Cameroonian journalist and radio presenter known for his radio show Embouteillage, which reported upon government corruption in Cameroon. In January 2023, Zogo was abducted, tortured and assassinated; over twenty members of Cameroon’s intelligence service, the Direction générale de la recherche extérieure, have subsequently been arrested for his death, in addition to Jean-Pierre Amougou Belinga, a Cameroonian media magnate.
Des actes de torture effroyablesLes membres du commando déclarent ensuite avoir amené le journaliste dans le bosquet dans lequel il sera retrouvé mort cinq jours plus tard. Les sévices vont durer une trentaine de minutes. Martinez Zogo est roué de coups. “Il a voulu se montrer agressif, on l’a tapé dans tous les sens”, rapporte l’un des membres du commando. “On l’a fouetté avec un fil de courant et un gourdin”, déclare un autre. “Il m’a dit en partant qu’il ne va plus faire la radio”, conclut celui que l’un de ses collègues surnomme “chef bourreau” dans ses auditions.
Au Cameroun, le journaliste Martinez Zogo est mort. Enlevé le 18 janvier à Yaoundé par des inconnus, son corps a été découvert ce dimanche à Ebogo 3 dans l’arrondissement de Soa, une banlieue de la capitale. Ses effets personnels ont également été retrouvés non loin du corps sans vie du journaliste, qui portait des traces de torture.Au moment de son enlèvement, le journaliste produisait une série d’émissions pour dénoncer les scandales financiers au Cameroun. Un crime qui vient davantage fragiliser la presse camerounaise.
Les autorités camerounaises devraient mener une enquête efficace et transparente sur le meurtre de Martinez Zogo, un éminent journaliste d’investigation, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Zogo était le directeur de la station de radio Amplitude FM et dénonçait régulièrement la corruption dans le cadre de son travail. Dans les jours précédant son meurtre, il avait parlé à l’antenne des menaces auxquelles il était confronté.
Réagissant à l’enlèvement et la mort du journaliste camerounais Martinez Zogo, dont le corps a été retrouvé le 22 janvier à proximité de Yaoundé, Samira Daoud, Directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale à Amnesty International, déclare :