L’essentiel et les points à retenir :
- La reprise d’entreprise à 1 euro nécessite des précautions malgré son aspect symbolique.
- L’achat d’Adidas en 1990 pour 1,6 milliard de francs a été marqué par des litiges juridiques complexes.
- Bernard Tapie n’a pas réussi à redresser Adidas et a été impliqué dans des affaires judiciaires liées à la revente de l’entreprise.
- La transaction d’Adidas a abouti à un arbitrage attribuant à Tapie 285 millions d’euros d’indemnités en 2008, annulées pour fraude en 2015.
- Bernard Tapie a été relaxé en 2019 dans une affaire liée à la transaction d’Adidas, mais la décision a été contestée.
- Le procès en appel lié à l’affaire Adidas a eu lieu en juin 2021, avec une décision attendue peu de temps après le décès de Bernard Tapie.
La reprise d’entreprise à 1 euro
Pour un franc symbolique, Bernard Tapie a racheté l’imprimerie normande Diguet-Deny en 1978. Cette méthode peut sembler simple au premier abord. Peu d’apport en fonds propres, il suffit d’avoir un bon plan de redressement. Cependant, malgré la possibilité technique de rachat pour un euro symbolique, des précautions sont nécessaires. « Ce n’est pas aussi simple. Ce n’est pas avec un euro qu’on sauve une entreprise en difficulté », met en garde Matthieu Stefani.
Adidas : L’Affaire de Sa Vie
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L’une des acquisitions les plus marquantes de Bernard Tapie a été l’achat d’Adidas en 1990 pour 1,6 milliard de francs. Cependant, il n’a pas réussi à redresser l’entreprise et l’a revendue pour 2,1 milliards de francs à un groupe d’investisseurs, avec le Crédit Lyonnais comme banquier dissimulé. Cette transaction a déclenché une série de litiges juridiques complexes, aboutissant à un arbitrage qui a attribué à Tapie 285 millions d’euros d’indemnités en 2008 (403 millions d’euros avec les intérêts). Cependant, cette somme a été annulée pour fraude, et Bernard Tapie a été condamné à la restituer en 2015.
Adidas, c’est « l’affaire de sa vie ». Mais aussi celle qui lui causera le plus de soucis. Il rachète la marque de sportswear pour 1,6 milliard de francs en 1990 (prêtés par une filiale du Crédit Lyonnais), sans jamais parvenir à réduire les pertes de l’entreprise. Tapie revend la marque aux trois bandes deux ans plus tard pour 2 milliards de francs à un collectif d’investisseurs qui dissimulent (mal) sa banque, le Crédit lyonnais. Une bonne affaire ? Au contraire, l’homme d’affaires s’estime floué. Il réclamera (et obtiendra) 285 millions d’euros d’indemnités en 2008, qui lui seront confisquées pour fraude en 2012, une décision confirmée par la justice en 2015. Mais Bernard Tapie sera relaxé en 2019, une décision à nouveau vigoureusement contestée. Le procès en appel a eu lieu en juin 2021 et la décision est attendue le mardi 5 octobre, deux jours après la mort de Bernard Tapie.
De premiers succès dans les années 1980
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Les choses sérieuses commencent en 1977, quand Tapie acquiert les papeteries Diguet-Denis. La petite imprimerie de l’Eure vient une nouvelle fois de déposer le bilan. Bernard Tapie, qui s’est déjà échauffé en reprenant quelques petites affaires en difficulté, convainc la SDBO de l’accompagner. La revente des papeteries, deux ans plus tard, va permettre à l’homme d’affaires de viser plus gros. Tapie jette son dévolu sur le numéro un français de la vente par correspondance, Manufrance.