L’essentiel et les points à retenir :
- La mort de Louis XIV a eu lieu le 1er septembre 1715, marquant la fin de son règne personnel de 54 ans.
- Son décès a entraîné une lutte de succession au Parlement de Paris, au profit de son neveu Philippe d’Orléans nommé régent du royaume.
- Malgré une santé déclinante, Louis XIV a continué à assumer ses responsabilités jusqu’à la fin, suscitant l’admiration de la cour.
- Son état de santé s’est détérioré à partir du 10 août 1715, avec des douleurs aiguës à la jambe et des marques noires indiquant une gangrène sénile.
- Malgré les douleurs atroces, le roi a maintenu sa routine quotidienne jusqu’à ce qu’il soit contraint de rester au lit le 25 août, ne quittant plus sa chambre par la suite.
- Le corps de Louis XIV a été exposé pendant huit jours avant d’être transporté à Saint-Denis, la nécropole des rois de France.
La mort de Louis XIV a lieu le 1er septembre 1715 aux alentours de 8 h 15. Elle signe non seulement la mort et la fin d’un règne personnel de 54 ans, mais surtout un changement de main, avec la lutte de succession qui s’ensuivit au Parlement de Paris, au profit de son neveu Philippe d’Orléans nommé régent du royaume. Le système de polysynodie émerge de l’alliance entre Philippe d’Orléans et les parlementaires.
Mais la mort se fait plus longue que prévue. Le roi dit ses adieux à trois reprises à Mme de Maintenon et à deux reprises à la Cour. On autorise Brun, un Provençal qui prétend détenir un remède miracle, à approcher le lit royal le 29 août. Le fait est que le roi se sent mieux. Mais le mal est là, toujours plus profond. Louis XIV tombe finalement dans un semi-coma, les 30 et 31. Il meurt le 1er septembre au matin. Son corps est exposé pendant huit jours dans le salon de MercureChambre de parade du Grand Appartement. . Il est transporté le 9 septembre à Saint-Denis, la nécropole des rois de France.
The story of Louis XIV’s death is worthy of a Shakespearean tragedy. His health started to decline on 10 August 1715 upon his return from a hunting trip in Marly : a royal estate situated 7 km north-west of Versailles, the château no longer exists… Find out more, when he felt sharp pains in his leg. Fagon, his doctor, diagnosed sciatica. But the pain was always in the same place, and shortly afterwards black marks appeared, indicating senile gangrene. Despite excruciating pain, the king carried on with his daily routine without flinching, fully intending to do his duty to the end. The veteran monarch seemed unshakeable, to the great admiration of all the courtiers. However, on 25 August, the day of Saint Louis, he was forced to remain in bed, and thereafter never left his bedchamber.
CORNETTE Joël, La mort de Louis XIV : apogée et crépuscule de la royauté (1er septembre 1715), Paris, Gallimard, coll. « Les journées qui ont fait la France », 2015.KANTOROWICZ Ernst Hartwig, Les deux corps du roi : essai sur la théologie politique au Moyen Âge, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 1989.PEREZ Stanis (dir.), Journal de santé de Louis XIV, Grenoble, Jérôme Millon, coll. « Mémoires du corps », 2004.PEREZ Stanis, La santé de Louis XIV : une biohistoire du Roi-Soleil, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », 2007.
« Sire, voilà l’heure. » Non de se lever, comme l’y engageait cette formule murmurée chaque matin par le valet chargé de le réveiller, mais de se présenter devant le juge suprême, dont il a tant redouté le verdict mais auquel il s’abandonne désormais avec la foi de son enfance. Le saint sacrement, qui avait été exposé dans la chapelle de Versailles comme dans toutes les églises parisiennes depuis le 26 août, est renfermé dans le tabernacle, et le duc de Bouillon, grand chambellan du souverain, proclame sur le balcon donnant sur la cour de marbre : « Le roi Louis XIV est mort ! Vive le roi Louis XV ! Vive le roi Louis XV ! Vive le roi Louis XV ! » Le spectacle continue, doit continuer…
Joël Cornette. Edouard Bernaux/News Pictures
Historien et spécialiste de la monarchie française au XVIIIe siècle, Joël Cornette estime que la fin du règne a été marqué par des années de crise et de «dérive» intolérante.LE FIGARO. – Comment a été vécue la mort de Louis XIV dans le royaume?
Le 1er septembre 1715 à Versailles, il est 8 heures et quart du matin lorsque Louis XIV, 77 ans, rend l’âme après une agonie de trois semaines. Les saignées, les lavements, les bouillons et les bains d’herbes prescrits par les médecins ont été incapables de guérir sa jambe gangrenée ni même de soulager ses douleurs.Cette mort marque la fin d’un règne de 72 années. Comme il semble loin le temps du jeune Louis XIV, le bâtisseur de Versailles, le roi danseur, guerrier et conquérant, le jouisseur qui multipliait les maîtresses, l’émancipateur qui au nez des dévots faisait jouer le Tartuffe de Molière.A l’inverse, les dernières années du règne, marquées par un regain de dévotion au point que Versailles se mit, dit-on, à ressembler à un austère couvent, furent aussi celles de deuils à répétition. Qui aurait pu imaginer que le successeur de Louis XIV serait son arrière-petit-fils, le futur Louis XV, un enfant de cinq et demi ? A peine le vieux roi est-il mort que la guerre de succession est déclarée.
Louis XIV meurt le 1er septembre 1715. Huit jours plus tard, le cortège funèbre quitte Versailles pour la nécropole des rois de France, à Saint-Denis. La mort du Roi-Soleil provoque une onde de choc en France et dans le monde entier, partout on commémore le souvenir de « Louis le Grand ».
Le bilan du Roi-Soleil
Après 54 ans de règne personnel, le bilan de Louis XIV est contrasté. Certes, la France a retrouvé sa place de puissances européennes, en repoussant ses frontières au Nord et à l’Est, mais le pays est encore meurtri par 33 ans de guerres qui ont fait des milliers de morts et ruiné les caisses du royaume.
La mort de Louis XIV a lieu le 1er septembre 1715 aux alentours de 8 h 15. Elle signe non seulement la mort et la fin d’un règne personnel de 54 ans, mais surtout un changement de main, avec la lutte de succession qui s’ensuivit au Parlement de Paris, au profit de son neveu Philippe d’Orléans nommé régent du royaume. Le système de polysynodie émerge de l’alliance entre Philippe d’Orléans et les parlementaires.
La chambre du service funèbre de Louis XIV, avec la représentation erronée du corps, et non de l’effigie[Note 1] du roi sur un lit à la duchesse, dans le salon de Mercure de Versailles.
Les Français de 1715 nourrissaient à l’égard du monarque défunt des sentiments pour le moins mêlés. Les revers militaires de la guerre de Succession balançaient les victoires ininterrompues des premières décennies du règne. Insensibles à la structuration de l’édifice administratif, les sujets du roi ressentaient surtout l’accroissement de la pression fiscale. Ce que nul ne disputait à Louis XIV, cependant, c’était l’essor des sciences, des lettres et des arts autour de lui et sous son impulsion. Dans les années 1680, les flatteurs du grand roi comparaient le « siècle de Louis » au « siècle d’Auguste ». Voltaire reprend cette idée dans son Siècle de Louis XIV, paru en 1751, mais elle ne lui est pas propre. Elle habite la plupart des auteurs français du XVIIIe siècle, convaincus de sortir d’un âge « classique » dont les grands noms s’appellent Descartes, Pascal, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, La Bruyère, Bossuet, Fénelon, Lully, Le Brun, Mansart et Le Nôtre. Par un phénomène de décalage chronologique bien naturel, le prestige de la France et de la langue française dans l’Europe des Lumières dut beaucoup à l’admiration pour ce « grand siècle » de Louis XIV. Dans les succès comme dans les revers intervenus entre 1661 et 1715, la part de l’homme Louis XIV est difficile à apprécier. On le dit médiocrement intelligent, peu cultivé, mais travailleur et volontaire. On ne doute pas de sa volonté de « gouverner par lui-même», mais on remet parfois en cause sa capacité à le faire. On dispute sur son bon ou son mauvais goût, sur sa piété mal éclairée, sur les influences qui ont pu s’exercer sur lui. Au vrai, Louis XIV est moins un individu qu’une raison sociale qui comprend les hommes et les femmes dont il s’est entouré, soit qu’il les ait hérités de Mazarin, comme Colbert et Louvois, soit qu’il les ait distingués lui-même, comme Mme de Maintenon ou Michel Chamillart.