Quelle est la signification profonde du nom Mahomet pour les musulmans?

Signification de Mahomet

Pourquoi la langue française nomme-t-elle le prophète de l’islam Mahomet et non Mohammed ? Pour certains musulmans, cette dénomination traduirait une vision française dépréciative et insultante du prophète, et une méconnaissance de l’islam. Il serait ainsi, selon eux, plus pertinent et respectueux d’adopter sa dénomination arabe, « Muhammad », ou sa translittération, « Mohammed ». Ce débat étymologique pourrait sembler anecdotique, mais il met en lumière les crispations actuelles de la société française autour du fondateur de l’islam.

Titre Contenu
Signification « Celui qui est loué »
Étymologie Rumeur affirmant que « Mahomet » signifie « il n’a pas reçu de louanges »
Période VIIe – XIe siècles
Canonisation IXe – XIe siècle par des biographes
Naissance 570 à La Mecque
Prophète de L’Islam
Adjectif Muḥammad
Nombre d’adhérents Près d’un milliard

Origine de Mahomet

Étymologiquement, le nom du Prophète de l’Islam signifie “celui qui est loué”. Depuis plusieurs dernières décennies, une rumeur affirme que le terme Mahomet est une déformation volontaire visant à signifier l’inverse. En effet, Mahomet ressemble à “mâ humida” qui signifie “il n’a pas reçu de louanges”. Cependant, cette hypothèse n’est pas crédible car le nom du Prophète varie d’un pays à l’autre : Mahoma en Espagne, Maomé au Portugal, Magumetu en Corse, Maometto en Italie, pour ne citer qu’eux. Si cette thèse s’avérait exacte (encore faut-il le prouver), elle serait cantonnée à la France ainsi qu’aux rares pays francophones qui utilisent cette terminologie. Nous ne sommes donc pas en face d’un complot millénaire pour salir le nom du Prophète.

La vie de Mahomet est fixée à partir de trois principaux ensembles de sources musulmanes : le Coran, les sîra et les hadiths. Pour les historiens modernes, une approche historique doit inclure aussi des sources non musulmanes, par exemple la Doctrina Jacobi.

Le chroniqueur arabe du Xe siècle Al-Tabari indique que « les noms par lesquels le prophète avait l’habitude de se désigner lui-même étaient “Muhammad”, “Ahmad”, “Al-Aqib” [“l’ultime”], nom qui signifie qu’il était le dernier des prophètes », rapporte l’islamologue Olivier Hanne dans la préface de son livre Mahomet, le lecteur divin (Belin, 2013). En outre, il précise : « Le substantif “muhammad” désigne l’homme “digne de louanges”, celui dont on loue les bienfaits de façon répétée ; quant à “ahmad”, qui est proche du précédent, il signifie “plus digne de louange”, nom par lequel le Coran appelle d’ailleurs le prophète dans la sourate 61 et au verset 6. De ces trois noms propres, seul le premier a traversé le temps pour désigner le fondateur de l’islam. »

Mohammed (Muhammad ibn Abdullah ou Mahomet, 570-632 ap. JC) est vénéré aujourd’hui comme le Prophète de l’Islam et le sceau des Prophètes par ses adeptes, les Musulmans. Ceux-ci croient que Mahomet était le dernier des nombreux prophètes qui le précédèrent dans le Judaïsme et le Christianisme, tels qu’Adam, Moïse, Abraham, Isaac, Ismaël, Jésus-Christ et d’autres – d’où le sceau. C’était une personne ordinaire originaire de la Mecque, qui (selon la tradition islamique) reçut une révélation divine de Dieu et commença à prêcher une nouvelle foi en Arabie (entre 610 et 632). Ces révélations devaient être finalement compilées sous la forme d’un livre, le Coran, après sa mort.

Mahomet est né en 570 dans la ville de La Mecque (située dans l’actuelle Arabie Saoudite). Il était membre de la tribu des Quraychites, une tribu marchande. Orphelin, il fut élevé par son grand-père et son oncle. Quelques années plus tard, Il épousa une veuve qui lui donnera quatre filles.

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Mahomet (en arabe Muḥammad) est, parmi les fondateurs des grandes religions universalistes, celui que nous connaissons le mieux. Il a fondé l’islam, qui compte aujourd’hui près d’un milliard d’adhérents et dont le rôle historique fut considérable. Sa biographie est loin d’expliquer à elle seule ce succès, mais contribue pour sa part à cette explication. Homme génial, issu d’une société en marge des grandes civilisations de l’époque, il sut forger une synthèse idéologique impressionnante, capable de séduire d’abord son pays natal, puis de s’imposer dans une vaste zone du globe. Il sut aussi employer des dons remarquables de chef politique et militaire à acquérir le contrôle de l’Arabie. Mystique (incomplet), profondément religieux, mais non pas pur homme de sainteté comme le Christ et le Bouddha, les faiblesses humaines de cette impressionnante personnalité ne font que rendre sa biographie plus attachante.

Si le développement postérieur de l’islam est dû aux circonstances (pour ceux qui n’y voient pas la main de Dieu), une part importante de son succès vient néanmoins du génie de Muḥammad. On peut le créditer d’une grande intelligence, d’une habileté et d’une ténacité remarquables, d’un sens très fin des hommes et des situations. Au début, une flamme ardente l’emporte, l’indignation le brûle et s’exprime en une véhémente poésie. Certes, le succès le gâta quelque peu, il en vint à croire un peu trop facilement à des inspirations qui satisfaisaient ses penchants naturels. Mais il n’y a pas de raison majeure de mettre en doute sa sincérité jusqu’au bout. Il faut tenir compte des mœurs du temps et de son pays pour juger certains de ses actes, atroces ou quelque peu hypocrites (encore qu’ils semblent avoir suscité quelque réprobation à l’époque même). On voit là surtout la dégradation habituelle de la mystique (car ce fut une grande personnalité religieuse) en politique, avec toutes les suggestions pernicieuses de la raison d’État. Il montra, en bien des cas, de la clémence, de la longanimité, de la largeur de vues et fut souvent exigeant envers lui-même. Ses lois furent sages, libérales (notamment vis-à-vis des femmes), progressives par rapport à son milieu.

La réaction hostile de cette dernière est compréhensible : sur le plan politique, si elle reconnaît Mahomet comme messager de Dieu, il faudra s’attendre à ce qu’il acquière une influence prépondérante dans la ville ; sur le plan religieux, admettre la justesse du message et notamment l’unicité de Dieu, c’est se vouer à la condamnation puisque les dirigeants de la cité auraient été jusque-là dans l’erreur ; sur le plan économique enfin, attaquer le polythéisme de la Kaaba, et donc le pèlerinage des caravaniers et des commerçants, c’est s’en prendre aux ressources de la tribu régnante, les Koreiche. L’hostilité à l’égard de la jeune communauté grandit et prend des formes diverses : ostracisme, vexations et parfois de véritables persécutions. Car le discours du Prophète séduit les personnes dépourvues de toute protection : les jeunes et les pauvres de la tribu, les femmes A tel point qu’un premier groupe de croyants doit quitter La Mecque en 615, pour se réfugier en Abyssinie, auprès du très chrétien Négus, le roi des rois. Mahomet, lui, reste : il dispose encore de la protection de son oncle Abou Taleb, chef du clan des Banous Hachem, celui-là même qui l’avait recueilli, et son mariage avec Khadija lui a donné une position qui le rend intouchable. En 619-620, la situation va dramatiquement changer. C’est l’année du chagrin : Mahomet perd coup sur coup son épouse et son protecteur. Son propre clan, désormais dirigé par un adversaire acharné de la nouvelle religion, ne le protège plus. Sous la pression des événements et des hommes, Mahomet doit quitter La Mecque, partir, émigrer, s’exiler (en arabe hajara) avec ses compagnons pour échapper à la vindicte des habitants de La Mecque. C’est l’hégire, qui marque le début de l’ère musulmane.

  • Le nom Mahomet signifie « celui qui est loué » et non « il n’a pas reçu de louanges ».
  • La dénomination « Mahomet » au lieu de « Muhammad » est sujette à débat et peut être perçue comme dépréciative par certains musulmans.
  • La vie de Mahomet est documentée à partir de sources musulmanes telles que le Coran, les sîra et les hadiths, ainsi que des sources non musulmanes pour une approche historique plus complète.
  • Le nom du Prophète varie d’un pays à l’autre, par exemple Mahoma en Espagne, Maomé au Portugal, Magumetu en Corse, Maometto en Italie.
  • La dénomination « Mahomet » est utilisée en France et dans quelques pays francophones, mais n’est pas une conspiration pour salir le nom du Prophète.

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